Traductions et imitations de
Occhi miei lassi...
Le Préambule des innombrables
««« Canzoniere 14 »»»































Textes originaux


TRADUCTIONS
IMITATIONS
1548, Philieul, traduction.
1575, Du Tronchet, traduction.
1600, Maldeghem, traduction.


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Canzoniere, 14 : Occhi miei lassi, mentre ch'io vi giro...
1555 (1548) - Vasquin PHILIEUL, Toutes les Œuvres vul- gaires de Pétrarque, I, madrigal 3, p. 39, traduction.
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[««« Philieul »»»]

    Tandis mes yeux lassez qu'estes à contempler
Le uisage de celle, ou printes uostre mort,
Soyez (ie uous supplie) aduisez & d'accord,
Qu'amour ia uous deffie à souspirs radoubler.
    Il est uray que mort seule à mes pensers combler
Peut l'amoureux chemin, qui les conduict au port
De leur doulce santé, & nous y peut troubler.
Mais cacher se peut bien à uous uostre lumiere
Par moindre obiect, d'autant, que moins estes rusez,
Et que uotre uertu est beaucoup moins entiere,
Que celle de l'esprit. Pourtant donc aduisez
Pour la fin, ains que soit l'absence coustumiere,
Qui tost, comme ie crains, nous rendra soucieuz,
Prenez au long trauail ce brief confort, mes yeux.
»» texte modernisé ««« ~#~ »»»
ARGUMENT selon Philieul : Petrarque faisoit compagnie à cheual à ma Dame Laure qui alloit en Prouence: mais ce n'estoit que pour iusques à Durence, dont pensant qu'il se fauldroit separer au port, & luy retourner arriere, il enhortoit icy ses yeux de fort regarder leur Dame ce pendant qu'ilz estoient ensemble, prognosticant bien qu'il la perdroit.








Canzoniere, 14 : Occhi miei lassi, mentre ch'io vi giro...
1595 (1575) - Étienne DU TRONCHET, Lettres amoureuses, sonnet 14, pp. 236-237, traduction.
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[««« Du Tronchet »»»]

MEs yeux las & faschez pendant que ie vous mire
Dans les excellens yeux qui vous font presque morts,
Maintenant ie vous prie d'estre fins & accorts:
Car amour vous en veut & desia i'en souspire.
    Mort seule à mon penser peut vser son empire
Et clorre le chemin qui les conduit aux ports,
Heureux de leur salut, mais à vous les supports
De vostre bien on peut celer pour obiet pire.
    Car vous estes formez moins entiers & parfaits
Et de moindre vertu nature vous a faits:
Pource (dolens) auant que l'heure nous attire
    Prenez à toute fin tout ainsi que ie fais
Des maux desquels desia ie sens venir le fais,
Quelque doux reconfort pour vn si long martire.
»» texte modernisé ««« ~#~ »»»








Canzoniere, 14 : Occhi miei lassi, mentre ch'io vi giro...
1606 (1600) - Philippe de MALDEGHEM, Le Pétrarque en rime française, chanson 2, p. 32, traduction.
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[««« Maldeghem »»»]

Mes yeux lassez tant qu'en la belle veue
Ie vous retiens, de celle qui vous tue,
Soyez, ie prie, accorts, car le defy
Ia vous a fait Amour, dont i'ay ennui,
La mort serrer peut seule a mes pensées
L'amoureux pas, par ou elle, [gradées ?]
Sont au doux port, auquel leur salut est:
Vostre clarté se peut par moindre obiect
Celer a vous, comme faits de matiere
Moindre, & aiant la vertu moins entiere:
Mais tristes, las, deuant que des pleurs soient
Les heures cy, dont le temps ia nous point,
Ne faites faute, or' au partir de prendre
Vn brief confort à vn si long attendre.
»» texte modernisé ««« ~#~ »»»
COMMENTAIRE DE MALDEGHEM : Comme le Poëte se deuoit eloigner de M. L. il alloit prendre congé d'elle, par ou il prie par ceste chanson, à ses yeux, qu'ils prennent deuant partir quelque confort des beaux yeux d'elle, pour se pouuoir d'iceluy defendre, durant si longue absence, contre le regret qu'ils auront d'estre priuez de sa veuë.