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contera les fleurs de la saison nouuelle,
Ou du ciel azuré les célestes flambeaux,
Qui contera la bande
écaillée des eaux,
Ou celle qui en l’air se soutient de
son æle.
Qui contera les grains d’vne cueillette belle,
Le feuillage des bois, les fruitages nouueaux,
Le surjon plus fertil des Indiens ioyaux,
Ou le nombre infini de la race immortelle.
Qui contera le poil des hommes plus
chenus,
Somme qui contera les atomes menus,
Et le brillant sablon du lybique riuage :
Celui là contera
tant & tant de beautez
Qu’on voit reluire en vous, en vous de tous
costez
Qui estes l’ornement & gloire de notre age.
Qui contera les fleurs de la saison
nouuelle,
Ou du ciel azuré les rayonnans
flambeaux,
Ou du grand Ocean les
écaillez troupeaux,
Ou la bande qu’en
l’air se soustient de son aile:
Qui contera les grains d’vne
cueillette belle,
Ou des chans Auuergnacs les Vaches
& les veaux,
Ou des loyaux amans les langoureux trauaux,
Ou ceux que de tout temps vsuriers on
appelle.
Qui contera le poil des hommes bien chenus,
Ou subtil contera les
Atomes menus,
Ou le brillant sablon du
Lybique riuage.
Somme qui contera
les Amours de Cypris,
Ou des Dames qui ont l’esprit aussi volage,
Celuy pourra conter mes amoureux soucis.
textes
originaux
[R]
En ligne le
07/12/08.
Dernière révision le 30/01/20.