Pierre de RONSARD (1524-1585)
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Je vous envoie… (1555)   ↓   ↑  →t.o.
Paris, Vincent Sertenas, 1555, p. 22-23 [←Gallica].

Je vous envoie un bouquet de ma main
Que j’ai ourdi de ces fleurs épanies,
Qui ne les eût à ce vêpre cueillies,
Flaques à terre elles cherraient demain.

Cela vous soit un exemple certain
Que vos beautés, bien qu’elles soient fleuries,
En peu de temps cherront toutes flétries,
Et périront, comme ces fleurs, soudain.

Le temps s’en va, le temps s’en va, ma Dame,
Las ! le temps non, mais nous nous en allons,
Et tôt serons étendus sous la lame :

Et des amours desquelles nous parlons,
Quand serons morts, n’en sera plus nouvelle :
Pour-ce aimez-moi, cependant qu’êtes belle.



Je vous envoie… (1560)   ↓   ↑  →t.o.
Paris, Gabriel Buon, 1560, f° 14v° [←Gallica].

JE vous envoie un bouquet que ma main
Vient de trier de ces fleurs épanies,
Qui ne les eût à ce vêpre cueillies,
Chutes à terre elles fussent demain.

Cela vous soit un exemple certain
Que vos beautés, bien qu’elles soient fleuries,
En peu de temps cherront toutes flétries,
Et comme fleurs, périront tout soudain.

Le temps s’en va, le temps s’en va, ma Dame,
Las ! le temps non, mais nous nous en allons,
Et tôt serons étendus sous la lame :

Et des amours desquelles nous parlons,
Quand serons morts, n’en sera plus nouvelle :
Pour-ce aimez-moi, cependant qu’êtes belle.



textes modernisés
[R]

 

En ligne le 08/10/16.
Dernière révision le 09/03/21.