Antoine de MONTCHRESTIEN (1575 ?-1621)
Rouen, Jean Petit, 1601, Aman, I, p. 229 [←Gallica].

[…] 

Ainsi que du Soleil le Prince des flambeaux,
Part toute la clarté qui rend les Astres beaux,
De toy seul vient l’honneur à tout tant que nous sommes,
Qui fait voler nos noms par la bouche des hommes.

Aussi qui peut nombrer combien d’Osts ennemis,
Le seul bruit de ta force en vauderoute a mis,
Combien ta seule main a gaigné de batailles;
Combien ton seul courage a forcé de murailles,
Et combien ta menace a de Peuples donté;
De mesme il peut conter les espics de l’Esté,
Les glaçons de l’Hiuer, les fruitages d’Autonne,
Les herbes & les fleurs que le Printemps nous donne.
[…] 

Or qui pourrait nombrer… (1604)
Les Tragédies, édition nouvelle,
Rouen, Jean Osmont, 1604, Aman, I, p. 286 [←Gallica].

[…] 

Nous autres qui suiuon l’ombre de tes Lauriers,
Tenon tousiours vn rang sur tous autres Guerriers,
Et sommes estimez des nations estranges,
D’autant que dessus nous regorgent tes loüange.

Or qui pourroit nombrer combien d’osts ennemis
Le seul bruit de ta force à vauderoute a mis?
Combien ton seul courage a gagné de batailles,
Surmonté de rempars, & forcé de murailles,
Mis de peuples au ioug de ton Prince indonté;
De mesme conteroit les espis de l’Esté,
Les glaces de l’Hyuer, les doux fruits de l’Autonne,
Et les diuerses fleurs dont l’Auril se couronne.
[…] 

textes originaux
[R]

 

En ligne le 04/04/23.
Dernière révision le 04/04/23.