Traductions et imitations de
Quando fra l'altre donne...
Le Préambule des innombrables
««« Canzoniere 13 »»»































Textes modernisés



TRADUCTIONS
IMITATIONS
1575, Du Tronchet, traduction.
1600, Maldeghem, traduction.


_______________________________


Canzoniere, 13Quando fra l'altre donne ad ora ad ora...
1595 (1575) - Étienne DU TRONCHET, Lettres amoureuses, sonnet 13, pp. 235-236, traduction.
___________
[««« Du Tronchet »»»]

    QUand par moi autre dame aux heures et instants
L'amour de ma maîtresse est en sa belle face,
Toutes autres beautés la sienne plus efface
Et plus en mes désirs amoureux je m'étends.
    Alors je bénis l'heure et le lieu et le temps
Que mes yeux prirent mire en si divine place.
Et dis, mon âme assez vous dussiez rendre grâce
De mériter l'honneur du lieu où je prétends.
    D'elle vous est venu le penser amoureux,
Qui (le suivant) vous mène au bien plus plantureux :
Peu prisant ce que l'homme a plus en souvenance.
    D'elle se rend mon cœur gaillard et vigoureux
Qui me met au chemin d'être sain et heureux,
Tellement que déjà j'en ai bonne espérance.
»» texte original ««« ~#~ »»»








Canzoniere, 13Quando fra l'altre donne ad ora ad ora...
1606 (1600) - Philippe de MALDEGHEM, Le Pétrarque en rime française, sonnet 12, p. 31, traduction.
___________
[««« Maldeghem »»»]

    À toute heure qu'Amour m'envoie au beau visage
De ma dame, lorsqu'elle entre autres s'éjouit,
Autant qu'au regard d'elle en beauté moins reluit
Chacune, autant croît plus l'amour en mon courage.
    Je bénis et le lieu et les heures et l'âge
Auquel mes yeux si haut ont conduit mon esprit :
Et toi dis-je, âme dois rendre grâce en acquit,
Que d'un si grand honeur tu as eu l'avantage.
    D'elle te vient le bien de l'amoureux discours,
Qui lorsque tu le suis t'offre au plus grand secours
Estimant bien peu cil auquel chacun s'avance.
    D'elle aussi vient le cœur magnanime et joyeux
Qui te met au chemin conduisant droit aux cieux,
Tant que je marche jà hautain par espérance.
»» texte original ««« ~#~ »»»
COMMENTAIRE DE MALDEGHEM : Il dit par ce Sonnet, que toujours quand Mme Laure se montre à lui un peu pitoyable tant plus qu'elle est plus belle, que toutes les autres dames, tant plus croît son désir amoureux, puis il bénit l'heure qu'il a mis son amour si haut, lequel l'éperonne non à lascivité, mais au principal bien céleste, estimant peu les choses du monde suivies et aimées des hommes.