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Ô belle main, qui me détreins le
cœur,
Et qui ma vie enclos dans peu d’espace :
Main où nature et la divine grâce
Ont du tout mis leur étude et vigueur,
Ô propres doigts à me tenir
rigueur,
Où d’Orient cinq perles ont pris place :
Amour consent qu’ore riche me fasse
À vous voir nus pour croître ma langueur.
Car ce gant-ci, qui roses et ivoire
Couvrait en vous, le faut-il rendre ? voire.
Mais qui vit onc si gentil gant porter ?
Eussé-je ainsi de son beau voile
autant.
Ô le vain vu ! c’est larrecin pourtant,
Aussi voilà qui le me vient ôter.
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