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D'un coup amour
m'esperonne & refreine,
M'asseure en peur, & me brusle en la glace,
Veut & ne ueut, m'appelle & puis me chasse,
Puis en plaisir, & puis me tient en peine.
Et hault & bas mon esprit tant pourmeine,
Que le desir trop uague y pert la trace,
Dont son plaisir souuerain en dechasse,
Tant mon ame est de nouuel erreur pleine.
Quoy qu'un penser amy le gué luy monstre,
Non du ruisseau resolu en l'œil nostre:
Ains ou attent en brief d'estre contente.
Mais plus grand force à l'heure la fouruoye,
Et maugré elle, ensuyuant autre uoye,
Faut qu'à sa peine, & à ma mort consente.
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AMour en mesme
instant me pique & me rameine.
Il m'asseure, il m'estonne, il me brusle & me glace,
Il m'aggrandit, m'abbaisse, il m'appelle, il me chasse.
Il me nourrit d'espoir, & me creue de peine.
Ores haut, ores bas, mon cœur lassé il traine
Dont mon actif vouloir s'esgare de sa place.
Et ce bon seigneur veut (quoy que soit qu'il se face)
Dont mon ame pensiue est d'erreur toute pleine.
Vn penser mien amy lui monstre bien le port
Non de l'eau quand des yeux distillante ressort,
D'estre tôt où il croit qu'elle seroit contente :
Mais il l'oste de là par vn plus grand effort,
Et faut d'autre costé sans y estre confort,
Que fuyant sa langueur à ma mort il consente.
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