|
|
De la suspension |
René BARY,
La Rhétorique française,
Paris, 1665, troisième partie,
Des figures, p. 459,
Gallica N0062444_PDF_508.
|
|
|
|
---Cette figure consiste
à mettre l'esprit de l'auditeur en peine.
Exemple.
---Du Bellay contemporain de
Ronsard, fait un sonnet, où après avoir
représenté la plupart des choses qu'il hait, conclut
enfin qu'il hait sur toutes choses un savoir pédantesque.
---Cette figure est bonne pour
attacher l'attention.
René Bary ne cite pas le
sonnet de Du Bellay, que voici :
|
Je hais du Florentin
l'usurière
avarice,
Je hais du fol Siennois le sens mal
arrêté,
Je hais du Genevois la rare
vérité,
Et du Vénitien la trop
caute malice :
Je hais le Ferrarais pour je ne sais quel vice,
Je hais tous les Lombards pour
l'infidélité,
Le fier Napolitain pour sa grand'
vanité,
Et le poltron Romain pour son peu d'exercice
:
Je hais l'Anglais mutin, et le brave Écossais,
Le traître Bourguignon, et l'indiscret
Français,
Le superbe Espagnol, et l'ivrogne Tudesque :
Bref je hais quelque vice en chaque nation,
Je hais moi-même encor mon
imperfection,
Mais je hais par surtout un savoir
pédantesque.
[R] |
Joachim DU
BELLAY,
Les Regrets, 1558,
f°17 v°,
Gallica N0071122_PDF_43. |
|
|
|
|
|