Antoine de MONTCHRESTIEN (1575 ?-1621)
Hélas je brûle…
Rouen, Jean Petit, 1601.
ouvrir sur Gallica : Bergerie, Sonnets, II [n.p.].

HElas ie brusle & si ie suis de glace!

I’aime beaucoup & ie haï bien fort;
Ie suis en vie, & ie pense estre mort;
Ie vay par tout sans bouger d’vne place.

De peur ie tremble & ie fremis d’audace;
Ie cherche paix & ie trouue discord;
I’ay la raison, on me donne le tort;
Ie sers tousiours & n’en ay point de grace.

Que puis-ie faire en ces diuersités?
Que doy-ie dire en ces aduersités?
Faut-il me plaindre ou bien faut-il me taire?

Plus de constance on montre en se taisant;
Mais la douleur se passe en la disant,
Comme par l’eau la chaleur se modére.

On peut cliquer sur certains mots pour voir les épithètes de Maurice de La Porte
 
 

HElas ie brusle & si ie suis de glace!

I’aime beaucoup & ie haï bien fort;
Ie suis en vie, & ie pense estre mort;
Ie vay par tout sans bouger d’vne place.

De peur ie tremble & ie fremis d’audace;
Ie cherche paix & ie trouue discord;
I’ay la raison, on me donne le tort;
Ie sers tousiours & n’en ay point de grace.

Que puis-ie faire en ces diuersités?
Que doy-ie dire en ces aduersités?
Faut-il me plaindre ou bien faut-il me taire?

Plus de constance on montre en se taisant;
Mais la douleur se passe en la disant,
Comme par l’eau la chaleur se modére.

 

En ligne le 19/06/19.
Dernière révision le 14/05/23.